La dépendance énergétique de l’UE à la Russie
Le Conseil de l’UE, qui rassemble les ministres des États membres en fonction du sujet concerné, a décidé jeudi dernier d’un embargo sur le charbon russe, en raison « des atrocités commises par les forces armées russes à Boutcha », une ville de la région de Kiev (nord de l’Ukraine), a expliqué Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères. Cet embargo doit s’appliquer pleinement à partir du mois d’août.
C’est la première fois que les Européens prennent des sanctions visant le secteur énergétique russe, dont ils sont très dépendants. En 2020, selon les dernières données publiées par l’institut européen de statistiques Eurostat, la Russie était le premier fournisseur d’énergies primaires de l’UE : elle a livré près du quart de l’énergie consommée par les États membres. Il existe cependant des disparités importantes entre les pays : les importations russes ont par exemple représenté environ 8 % du mix énergétique (répartition des différentes sources d’énergie primaire) de la France, 31 % de celui de l’Allemagne et 96 % de celui de la Lituanie.
L’UE est particulièrement dépendante du gaz naturel et du pétrole russes, qui ont respectivement satisfait 41 % et 37 % de ses besoins en gaz naturel et en pétrole. Elle est moins dépendante du charbon russe, qui a satisfait 19 % de ses besoins en charbon. En 2020, l’UE a importé près de 58 % de l’énergie qu’elle a consommée. Ces importations concernent essentiellement des combustibles fossiles.